TFE: Grossesse et Traditions en Nouvelle-Calédonie
Emilie Costes
Pour l’obtention du diplôme d’accoucheuse.
15 juin 2006.
GROSSESSE ET TRADITIONS EN NOUVELLE-CALEDONIE
La découverte d’un nouveau pays a toujours fait partie de mes envies tant au cours de mes études qu’au niveau personnel. Il me semble essentiel en tant que future sage-femme d’avoir une ouverture d’esprit aux autres cultures de manière à optimiser la prise en charge des patientes issues d’une communauté culturelle différente de la mienne. Ayant
Afin d’établir mon cadre de référence, je me suis intéressée à la place des guérisseuses traditionnelles, ainsi qu’à l’organisation sociale kanak, à savoir la place de l’enfant, de la femme et de la famille. J
Un stage de trois semaines au sein du Centre Hospitalier Territorial de Magenta à Nouméa m’a permit d’avoir un premier contact avec la population locale et de me familiariser à des pratiques inconnues pour moi jusque là. D’autre part, les sages-femmes rencontrées ont pu me renseigner sur les usages liés à la médecine traditionnelle, et les signes pouvant faire penser qu’une femme y a eu recours. Ensuite, je suis partie à la rencontre des sages-femmes de dispensaire à travers la Grande Terre
Pour optimiser ces rencontres j’ai décidé de mener des entretiens semi directifs. N’ayant pas le temps matériel de rencontrer l’ensemble des sages-femmes, j’ai décidé de procéder à une deuxième méthode de recueil des données : le questionnaire qui reprenait la même grille de questions utilisées pour les entretiens. Au total j’ai réalisé treize entretiens et ai récupéré cinq questionnaires sur sept envoyés.
Ainsi les entretiens réalisés et les questionnaires récupérés m’ont appris que le recours à la médecine traditionnelle au moment de la grossesse avait tendance à disparaître selon les régions de la Grande Terre
Au cours de cette enquête j’ai privilégié les rencontres avec les sages-femmes en espérant que celles-ci m’en apprendrait plus sur les liens qu’elles ont avec les guérisseuses traditionnelles, mais au final j’aurai peut-être du privilégier le fait de rester un peu plus longtemps sur place de manière à me faire connaître de la population locale et ainsi rencontrer une guérisseuse.
Pour finir, je me suis rendue compte des limites de la médecine traditionnelle : une sage-femme peut-elle conseiller le recours à cette pratique alors qu’elle n’en connaît pas elle-même les effets ?
Il semble donc que le rôle de la sage-femme sera de ne pas condamner les femmes qui ont recours à la médecine traditionnelle, mais plutôt de les mettre en garde sur les dangers de cette médecine.
En conclusion je peux dire que mes hypothèses de départ ne se sont pas toutes vérifiées : les sages-femmes n’ont pas de liens direct avec les guérisseuses, elles n’ont pas de notion de médecine traditionnelle ; mais par contre il paraîtrait utile de fournir un livret d’accueil aux nouvelles sages-femmes fraîchement arrivées sur le territoire qui pourrait comprendre une partie expliquant les coutumes kanaks, et la place de la médecine traditionnelle au sein de la société, et d’autres part expliquerait les spécificités du travail en dispensaire.