Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
résumés TFE
19 juin 2006

TFE: Grossesse et Traditions en Nouvelle-Calédonie

Emilie Costes

Pour l’obtention du diplôme d’accoucheuse.

15 juin 2006.

GROSSESSE ET TRADITIONS EN NOUVELLE-CALEDONIE

La découverte d’un nouveau pays a toujours fait partie de mes envies tant au cours de mes études qu’au niveau personnel. Il me semble essentiel en tant que future sage-femme d’avoir une ouverture d’esprit aux autres cultures de manière à optimiser la prise en charge des patientes issues d’une communauté culturelle différente de

la mienne. Ayant

l’opportunité de me rendre en Nouvelle-Calédonie et d’y effectuer un stage, j’ai décidé de m’intéresser aux liens qui pourraient exister entre les sages-femmes et les guérisseuses traditionnelles, mais aussi à l’apport de la médecine traditionnelle au cours des étapes de la vie comme la grossesse et la naissance.

Afin d’établir mon cadre de référence, je me suis intéressée à la place des guérisseuses traditionnelles, ainsi qu’à l’organisation sociale kanak, à savoir la place de l’enfant, de la femme et de

la famille. J

’ai abordé également la naissance et les rites associés dans cette culture. D’autre part, je me suis intéressée à la conception de la maladie selon les kanaks, et aux moyens thérapeutiques délivrés par les guerisseuses traditionnelles.

Un stage de trois semaines au sein du Centre Hospitalier Territorial de Magenta à Nouméa m’a permit d’avoir un premier contact avec la population locale et de me familiariser à des pratiques inconnues pour moi jusque là. D’autre part, les sages-femmes rencontrées ont pu me renseigner sur les usages liés à la médecine traditionnelle, et les signes pouvant faire penser qu’une femme y a eu recours. Ensuite, je suis partie à la rencontre des sages-femmes de dispensaire à travers

la Grande Terre

, et sur les conseils avisés de certaines d’entre elles, j’ai décidé d’aller sur l’île de Lifou de manière à enrichir mes connaissances sur les pratiques culturelles et celles liées à la médecine traditionnelle.

Pour optimiser ces rencontres j’ai décidé de mener des entretiens semi directifs. N’ayant pas le temps matériel de rencontrer l’ensemble des sages-femmes, j’ai décidé de procéder à une deuxième méthode de recueil des données : le questionnaire qui reprenait la même grille de questions utilisées pour les entretiens. Au total j’ai réalisé treize entretiens et ai récupéré cinq questionnaires sur sept envoyés.

Ainsi les entretiens réalisés et les questionnaires récupérés m’ont appris que le recours à la médecine traditionnelle au moment de la grossesse avait tendance à disparaître selon les régions de

la Grande Terre

, que l’origine ethnique des sages-femmes avait une incidence sur les conseils donnés à une femme concernant le recours à cette médecine, que la composition des médicaments kanaks et le nom des plantes utilisées restait des notions non dévoilées aux non initiés comme une sorte de sorcellerie, et enfin que le respect de la culture propre à chacune des femmes est primordial lors d’un suivi de grossesse.

Au cours de cette enquête j’ai privilégié les rencontres avec les sages-femmes en espérant que celles-ci m’en apprendrait plus sur les liens qu’elles ont avec les guérisseuses traditionnelles, mais au final j’aurai peut-être du privilégier le fait de rester un peu plus longtemps sur place de manière à me faire connaître de la population locale et ainsi rencontrer une guérisseuse.

Pour finir, je me suis rendue compte des limites de la médecine traditionnelle : une sage-femme peut-elle conseiller le recours à cette pratique alors qu’elle n’en connaît pas elle-même les effets ?

Il semble donc que le rôle de la sage-femme sera de ne pas condamner les femmes qui ont recours à la médecine traditionnelle, mais plutôt de les mettre en garde sur les dangers de cette médecine.

En conclusion je peux dire que mes hypothèses de départ ne se sont pas toutes vérifiées : les sages-femmes n’ont pas de liens direct avec les guérisseuses, elles n’ont pas de notion de médecine traditionnelle ; mais par contre il paraîtrait utile de fournir un livret d’accueil aux nouvelles sages-femmes fraîchement arrivées sur le territoire qui pourrait comprendre une partie expliquant les coutumes kanaks, et la place de la médecine traditionnelle au sein de la société, et d’autres part expliquerait les spécificités du travail en dispensaire.

Publicité
Publicité
Commentaires
résumés TFE
Publicité
Publicité